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Concert spirituel Paroles et Musiques

du 20 mai 2023

Paroles et Musiques avec Frère Jean-Pierre Longeat, hautbois, moine de Ligugé, et la participation de Marie-Bénédicte Roy, récitante. Textes lus de Pierre Teilhard de Chardin (1) et d'Olivier Clément (2).

 

Christ glorieux,

influence secrètement diffuse au sein de la matière,

et centre éblouissant où se relient les fibres sans nombre du multiple,

puissance implacable comme le monde et chaude comme la vie,

vous dont le front est de neige, les yeux de feu,

les pieds plus étincelants que l’or en fusion,

vous dont les mains emprisonnent les étoiles,

vous êtes le premier et le dernier,

le mort, le vivant,

et le ressuscité,

vous qui rassemblez en votre unité exubérante tous les charmes, tous les goûts,

toutes les forces, tous les états,

c’est vous que mon être appelait

d’un désir aussi vaste que l’univers

vous êtes vraiment : mon Seigneur et mon Dieu !

 

Pierre Teilhard de Chardin

 

Prier, c’est ne plus être seul - et ce n’est pas seulement l’individu, c’est l’humanité tout entière qui est solidaire - prier, c’est émerger comme l’homme qui se noie, émerger à la surface des eaux de sang, d’ennui ou de frénésie de l’histoire pour retirer un instant l’air de l’éternité. C’est exister avec cette respiration en soi d’un espace qui n’est pas celui de ce monde mais celui du Royaume où Dieu est tout en tous, où rien n’est séparé, où Dieu lui-même essuie chaque larme de ceux qui viennent de la « grande tribulation ». - Non pour fuir l’histoire, mais pour y devenir patient et tenace, humblement serviteur de la vie - à la fois réaliste et visionnaire.

 

Olivier Clément

 

La prière est cette dimension différente dont l’absence dégagerait notre action en agitation, ferait du christianisme une idéologie. Alors, dit un grand témoin contemporain, nous serions seulement des « hommes de bouche ». Seulement par cette relation de toute notre vie au fondamental, « en secret soudain, la grande pulsation du cœur nous investit… : enfin, nous sommes être, visage ». « Trouve la paix intérieure, et des milliers se sauveront à tes côtés », disait Séraphin de Sarov qui, à la fin de sa vie, vibrait d’une telle intensité pascale qu’il accueillait chaque visiteur de ces mots : « Ma joie, Christ est ressuscité ! »

 

Olivier Clément

 

Être libre dans le Saint-Esprit, c’est se découvrir aimé de Dieu, aimé d’amour fou et ainsi pouvoir se désarmer, se déposséder, se libérer du ressentiment et de la peur et devenir capable d’accueillir comme Dieu nous accueille, de discerner et de servir en tout homme comme en toute situation historique les chances de la vie… Si nous savons donner aux hommes le goût et le besoin d’un certain feu, le goût et le besoin de la vraie joie, de la vraie fête, peut-être, comme ils l’ont déjà fait, mais avec d’autres matériaux, bâtiront-ils une civilisation qui sera comme le foyer de ce feu, comme l’écho de cette fête. Peut-être.

 

Olivier Clément

 

(1) Pierre Teilhard de Chardin, né le 1er mai 1881 à Orcines dans le Puy-de-Dôme et mort le 10 avril 1955 à New-York aux États-Unis, est un prêtre jésuite français, chercheur, paléontologue, théologien et philosophe. (Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Teilhard_de_Chardin)

 

(2) Olivier Clément, né le 17 novembre 1921 à Aniane1 et mort à Paris le 15 janvier 2009, est un historien, écrivain, poète et théologien orthodoxe français. Professeur au lycée Louis-le-Grand et à l’Institut Saint-Serge, homme de dialogue, d'ouverture et de tolérance, questionnant la modernité, porte-parole d'une orthodoxie ouverte au monde et au dialogue œcuménique, il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages et de très nombreux articles. (Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Clement)

Évocation musicale et historique
de saint Israël et saint Théobald

 
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Dans le cadre des Ostensions limousines, jeudi 16 mars 2023 à 20 heures, Jean-Pierre Longeat, moine bénédictin de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, hautbois, et Marie-Bénédicte Roy, récitante, ont proposé une évocation de la vie de saint Israël et de saint Théobald en la collégiale de Saint-Pierre du Dorat au sein de laquelle ces deux saints vécurent. Découvrez quelques extraits de la vie de saint Israël et de saint Théobald, alternés avec des improvisations de hautbois.

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🤩🤩🤩 Bonus - Découvrez quelques photos de la soirée sur notre page Facebook: https://www.facebook.com/FestivalHeuresMusicalesdeLiguge

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Concert spirituel
du 10 décembre 2022

Concert spirituel

du 12 novembre 2022


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Paroles et Musiques avec Frère Jean-Pierre Longeat, hautbois, moine à Ligugé, et la participation de Marie-Bénédicte Roy, récitante.

Textes de Philippe Mac Léod.

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L'homme demeure inquiet, mais plus encore de la grandeur qui l'agite, des pensées qui naissent en lui, des sentiments qui l'envahissent. Il voit, et en voyant il sent. Il pressent. Il interprète. Il devient cette lampe qui s'allume en plein jour, ajoutant à la clarté solaire cette tonalité unifiante qui ne disparaîtra plus. Il découvre sa propre présence, qui grandit en se tissant des uns aux autres, de proche en proche, et cette atmosphère étrange qui s'en dégage et enveloppe le groupe dont les membres se trouvent liés comme les mailles d'un même tissu. À tout cela il trouve un ordre. Loin de s'ouvrir sur l'absurde, sa conscience produit essentiellement du sens. Un sens qui s'affine, qui se nourrit de la chaleur vivante de sa propre présence. Un sens qui devient celui d'un amour infini, mieux, d'un infini d'amour à l'œuvre depuis le premier maillon, depuis la première étreinte qui maintenant s'éclaire en lui et fait de lui un veilleur, un guetteur, comme une antenne sensible au sommet de la création. Il montre la route, il éclaire à travers l'apparente confusion le tracé prodigieux d'un chemin qu'il lui revient de mener à son terme.

 

L'âme humaine donne au monde son visage, son unité intérieure, cette harmonie profonde qui fait que nous puissions vivre en communion. Apprenons donc à nous tenir plus près du cœur, non pas dans un retranchement, mais dans une ouverture radieuse à partir d'un centre réel et vivant. Il nous faudra bien comprendre un jour ce que l'Homme est en profondeur, en puissance, le trésor de beauté, d'esprit, de joie pleine, qu'il recèle sous le brouillon de son existence et lui dire qu'il est fait pour la lumière, que ses conquêtes ne représentent rien si elles ne sont pas d'abord un horizon qui nous élargit, ce germe d'infinitude à la croissance duquel nous pourrions consacrer toute notre vie.

 

Entre les deux rives, chacun remplit sa tâche, avec zèle ou négligence. C'est sur l'infime charnière entre le connu et l'inconnu, confrontés à la naissance et à la mort, que le mystère d'être au monde resurgit dans sa violente beauté. Le moment où l'on ne possède rien encore - où tout se noue - et celui où tout nous échappe. Entre les deux, nous ne croyons qu'en nous, et la vie semble se réduire au bruit que nous faisons.

 

Par une contemplation libre et silencieuse, par un recueillement devenu naturel, surtout par une ouverture constante, un contact permanent avec le mystère vivant, en toi et autour de toi, apprends dans la patience à redresser l'être de ton désir, en l'exposant intérieurement à la lumière, en l'offrant à l'inconnu sans limites, en le replaçant sur un axe.

Il ne s'agit au fond que de rendre le désir à lui-même, de le libérer de la tyrannie du petit bonheur ; il faut comprendre combien il nous est essentiel, combien nous sommes fondamentalement cette béance, cette tension vers un au-delà de nous-mêmes.

Concert spirituel
du 24 septembre 2022

Paroles et Musiques... Un voyage intérieur

Textes de Philippe Mac Léod

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☼ Le silence intérieur, non pas l’absence de bruit qui parfois s’installe, mais ce chant, cette voix muette qui monte du plus profond de soi, comme la respiration même de l’Esprit à travers le feuillage d’un jardin secret, ce silence-là est véritablement une parole, unique, puissante et agissante, la Parole à l’origine de la création, la source de la vie en sa profusion.

 

☼ Tout est parole, l’arbre, le chemin, les moindres mouvements, les moindres métamorphoses. Tout est visage : la fleur éclose, le grand jour, le bleu, l’espace sans bords. Nous-mêmes - parole sur ce chemin, parole dans le bruissement et le foisonnement du feuillage - nous sommes pris dans le dédale interminable de quelque chose qui veut dire autre chose que ce qu’il énonce. Comme si l’être des formes ne cessait de produire du sens autant que de la vie. Et nous en sommes le vecteur, le réceptacle, les lèvres encore balbutiantes.

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☼ L’amour, qui demeure la clef ultime du mystère, nous ne le comprenons pas vraiment, nous n’en saisissons pas toute la portée, nous mésusons de son nom qui édulcore plus qu’il ne dévoile une réalité palpitant si loin au fond de nous, noyau brûlant qui voudrait embraser toute notre épaisseur vivante.

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☼Le bonheur se trouve là où tu es, dans une totalité vivante qui ne peut se donner que là où tu es, si toutefois tu cesses de la rêver ailleurs, toujours anxieux, là-bas où brillent le mieux, le plus poussé par un désir tentaculaire d’exister partout, sans jamais t’apercevoir que l’étendue, le nombre entretiennent l’illusion d’un moi toujours à côté de sa nature profonde, qui se rejoint verticalement, par une descente radicale, lumineuse et libératrice, vers le cœur. - La vérité se traduit par la paix, la plénitude, la clarté d’un bonheur qui consume tout en lui.

Concert spirituel
du 12 février 2022

Comment ne jamais perdre le point de cohérence qui relie chaque fragment au tout de l’espace et du temps ? Comment être véritablement dans le monde, en son coeur le plus profond comme à sa surface grouillante et laborieuse ? Il n’est plus possible d’ignorer l’immensité qui nous précède, l’effort incommensurable qui aboutit aujourd’hui à ce moment présent. J’aspire au silence, mais je suis condamné à la parole, condamné à la nourrir de ce désir ardent du plus pur azur.

 

Renouer avec la vérité de notre chair : le salut commence par cette illumination, cette ouverture à l’infini et à l’universalité de la vie que nous incarnons. Le Verbe s’est fait chair afin de permettre à toute chair de délivrer le sens qu’elle contient, l’esprit qu’elle recèle, la présence invisible qui la sous-tend.

 

Approfondir la vie jusqu’à ce foyer brûlant au fond de nous, d’une extrême densité, d’une force inimaginable, enserrée, ramassée, comme la lentille concentre les rayons. - Transparence, comme la clarté d’octobre entre les derniers feuillages. Esprit, comme le soleil vif sur la feuille à peine tremblante. Tout est parole. Tout, le sens au bout des doigts frémissants. L’évidence muette, immense.

 

Tout est blanc, la terre rehaussée, suspendue dans une brume laiteuse. Une fois de plus, je m’émerveille au matin, comme un enfant. Neige inattendue, neige puisant en elle-même sa lumière. Neige impondérable, incommensurable, neige essentielle. Que nous dit-elle que nous entendons si mal ? Parle, Seigneur, je t’écoute.

Les artistes :


Jean-Pierre Longeat est né à Limoges. Il est entré à l'abbaye de Ligugé à 22 ans après avoir fait ses études musicales à Paris. Il est Abbé de son monastère durant 23 ans, il est maintenant en charge de l'Alliance Inter-Monastères pour le soutien des jeunes communautés monastiques sur les continents autres que l'Europe et l'Amérique du Nord. Il poursuit des activités musicales tant pour la liturgie, que pour le Festival "Les Heures Musicales de l'Abbaye de Ligugé" et la réalisation de divers enregistrements.


Marie-Bénédicte Roy, originaire des Deux-Sèvres. Récitante, elle aime donner vie aux mots et se laisser traverser par les émotions qu'ils véhiculent. Elle affectionne le patrimoine religieux en particulier. Elle apprécie se laisser surprendre, transporter par le lieu comme à l'abbaye Saint-Martin de Ligugé ou l'abbaye Sainte-Foy de Conques.

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